Les Kel Tamasheq

Lorsque que l’on voyage dans les étendues les plus désertiques, il n’est pas rare de loin en loin d’apercevoir les turbans des Kel Tamasheq guettant autour de leur camp temporaire qu’aucun ajnabi (étranger) ne s’en approche de trop près.

S’ils ne sont pas franchement hostiles, ces nomades du désert ne sont pas hospitaliers pour autant et préfèrent garder leur communauté à l’abri de tout potentiel danger, et encore plus aujourd’hui quand un seul homme peut apporter avec lui LA maladie noire.

Nomades, ils n’ont jamais développé une quelconque forme d’agriculture, mais ils furent des bergers prospères. Jusqu’à ce que la maladie noire ne contamine aussi leurs bêtes; condamnant ainsi de nombreuses tribus. Seules les plus isolationnistes ont survécu, se déplaçant uniquement dans les endroits les moins civilisés possibles afin de trouver des pâtures que l’ajnabi malade n’a jamais pu approcher. Si leur mode de vie n’a pas changé durant le millénaire écoulé, le dernier siècle les a forcé à trouver des moyens de préserver leur santé tout en continuant le troc qui est la base de leur survie. Les rares personnes qui ont eu l’immense honneur et privilège d’accéder à leur camp ont ainsi raconté que ceux-ci sont divisé en deux. Autour de la cheffe de leur tribu sont regroupés les femmes, enfants, bergers, artisans et toute personne qui ne sort jamais, jamais du camp gardés aux abords par leurs guerriers au cheich intégral. Autour de ce camp extérieur se situe “la bordure”, constitué des individus qui ont eu un contact avec l’extérieur. Ce sont essentiellement les marchands de la tribu qui vont rencontrer d’autres tribus Kel ou ajnabi, ou se rendent dans les villages pour troquer. Parfois quelques guerriers s’y trouvent aussi, de ceux qui escortent les marchands.

Ces nomades là doivent rester une lune à cette bordure, sans absolument aucun contact avec le centre. S’ils ne sont pas malades passé cette période, ils peuvent revenir dans le cercle. C’est le moyen le plus efficace que les Kel Tamasheq ont trouvé pour se protéger.

Pour l’ajnabi, c’est un peuple austère, distant et farouche. Leurs silences sont souvent pris pour du dédain.

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